G. Herpin, l'inventeur du mot philatélie.
G. Herpin, voir sa biographie
(portrait extrait du livre
Ce qu'était la philatélie en 1867, par Georges Brunel)
G. Herpin, l'inventeur en 1864 du mot philatélie dans son article Baptême, est un des premiers collectionneurs français de timbres. Il possède en 1865 la plus importante collection en France. Il est aussi numismate. Il aide Arthur Maury a développer son activité de marchand de timbres-poste. Ecoutons Maury dont le magasin s'installe :
(...) Enfin nous y sommes installé, toujours dans le magasin
de ganterie paternel, 5, rue de Richelieu, en face le Théâtre Français ;
mais les débuts sont peu encourageants; malgré nos pancartes, il ne vient
que de rares fureteurs qui, feuilletant nos albums, nous offrent des prix
dérisoires de nos beaux timbres d'Australie, de Victoria, de Maurice et
de la Nouvelle-Galles, nous étions découragé lorsqu'apparût M. Herpin.
M.
Herpin était le roi des collectionneurs d'alors, il multiplia ses visites
chez nous, trouvant chaque fois de bons timbres, sans cacher nullement le
plaisir qu'il en éprouvait, il nous donna d'excellents conseils dont notre
inexpérience avait grand besoin... et nous envoya tous les collectionneurs
du moment, dont il était l'oracle. Au calme plat, succéda l'effervescence,
notre petit magasin était à tout moment trop étroit pour les clients, les
jeudis et les dimanches surtout, des enfants, causant avec animation de
leurs timbres, attendaient devant notre porte qu'il y eut de la place pour
entrer.
C'est rue Richelieu que parut, en 1864, le premier numéro du
journal Le Collectionneur de timbres-poste, puis bientôt la première
édition de notre catalogue.
Mais en 1865, atteint par l'expropriation,
nous dûmes nous transporter rue Le Peletier, 23, dans un petit magazin situé
en face l'Opéra.
La première fureur de la timbromanie étant calmée, les
enfant collectionnaient un peu moins, mais les papas s'y étaient mis et
le commerce des timbres était posé, sérieux, scientifique; nos affaires
prospéraient peu à peu (...)
(article
"Nos bureaux sont transférés",
d'Arthur Maury, dans Le Collectionneur de Timbres-Poste, n°66,
15 avril 1886, page 63)
Amusant de constater qu'Arthur Maury utilise encore le mot timbromanie en 1886, le mot philatélie qu'il avait pourtant contribué à lancer plus de vingt ans plus tôt n'est toujours pas entré dans les mœurs en France...
Et voici ce que Georges Brunel écrit sur Herpin :
Herpin était numismate, il vint rapidement à la
collection de timbres et comme il joignait à ses qualités d'érudition une
bonne plume, il publiait des articles fort documentés dans le Collectionneur
sur les essais, sur les timbres neufs et oblitérés, mais il est surtout
célèbre, car c'est lui qui a créé le mot Philatélie dès 1864, malgré
les criailleries de ceux qui s'en tenaient au mot barbare et hybride de
timbrologie. Philatélie, mot adopté dans le monde entier ! Quelle
honte pour ceux qui vivent encore et qui ont pu juger ainsi combien était
enfantin leur entêtement ! Herpin collectionnait les timbres neufs. Il vendit
sa collection à Philbrick, avocat anglais, pour 10.000 francs, par dépit
de constater qu'elle était inférieure à celle de son collègue anglais.
(extrait
du livre Ce qu'était la philatélie en 1867,
de Georges Brunel, Yvert & Cie Editeurs, Amiens, 1930, page 10)
Herpin, alors qu'il venait d'être élu président de la toute nouvelle Société Philatélique de Paris, vend sa collection au juge Frederick A. Philbrick.
© Christian Boyer, http://www.christianboyer.com/philatelie